Orphelins 88

Munich, juillet 1945. Un garçon erre parmi les décombres… Qui est-il ? Quel âge a-t-il ? D’où vient-il ? Il n’en sait rien. Il a oublié jusqu’à son nom. Les Alliés le baptisent « Josh » et l’envoient dans un orphelinat où Ida, directrice dévouée, et Wally, jeune soldat noir américain en butte au racisme de ses supérieurs, vont l’aider à lever le voile de son amnésie. Dans une Europe libérée mais toujours à feu et à sang, Josh et les nombreux autres orphelins de la guerre devront panser leurs blessures tout en empruntant le douloureux chemin des migrants. Si ces adolescents sont des survivants, ils sont avant tout vivants, animés d’un espoir farouche et d’une intense rage de vivre.

Fiche d’identité

Titre : Orphelins 88

Auteur : Sarah Cohen-Scali

Editeur, mois et année d’édition : Robert Laffont, septembre 2018

Prix : 15.90 €

Tranche d’âge : 14 ans

Notre critique

« Orphelins 88 » : Josh alias Siegfried Bruhns (alias identité oubliée et donc inconnue) a choisi de se rebaptiser par cette locution, car c’est un orphelin amnésique, ex-disciple du Reich et le nombre 88 représente le Heil Hitler, le h représentant la 8e lettre de l’alphabet. Josh est un enfant germanisé, capturé en Pologne puis déporté, puis envoyé dans une Napola (l’école d’élite du Reich). Fuyant cette école suite à la débâcle allemande de la fin de la seconde Guerre mondiale, il atterrit dans un orphelinat recueillant tous les orphelins du IIIe Reich (enfants déportés et déplacés, capturés et germanisés ou issus des Lebensborn, ces sinistres pouponnières aryennes). Ida, travailleuse sociale dévouée, et Wally, GI noir américain, vont l’aider à recouvrer sa mémoire afin d’identifier des membres de sa famille potentiellement survivants. C’est un roman coup de poing, qui aborde le destin tragique des enfants germanisés de force et issus des Lebensborn, qui ont souffert de cruelles carences affectives, de gros retards de développement cognitifs et qui ont été embrigadés dans ce projet eugéniste insensé de l’Allemagne nazie. Ce texte montre les terribles violences dans l’Europe d’après-guerre, la vengeance parfois effroyable des vainqueurs sur les vaincus, le racisme et l’antisémitisme toujours ambiants, à travers les yeux d’un enfant martyr (comme tant d’autres), qui nous fait part de ses introspections, toujours tendres et souvent teintées d’un humour doux-amer.

En bref

J’ai dévoré ce livre, véritable plaidoyer contre les atrocités de la guerre, extrêmement bien documenté et qui nous plonge dans la folie des projets absurdes et inhumains du IIIe Reich, ayant bouleversés une génération d’enfants innocents.

Critique proposée par : Sophie, de Meudon

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